061 Coplan se venge by Paul Kenny

Auteur:Paul Kenny [Kenny, Paul]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Espionnage
Publié: 2017-08-03T22:00:00+00:00

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7 (Clés-Courrier)

CHAPITRE IX

Après lecture de ce texte qui ne lui apprenait rien, Coplan, dépité, haussa les épaules en fourrant le papier dans sa poche.

Il s’en doutait, parbleu, que Dupuis avait dû se faire débarquer non loin de chez Lise Chartrain après avoir quitté l’hôtel Windsor. C’était chez elle qu’il avait dû chercher un premier refuge pour brouiller sa piste, puisque c’était là qu’il avait rapporté son instrument de mort après l’assassinat de Cordeau.

— Rien d’intéressant, maugréa Francis à l’adresse de Trévoux. Montez avec moi dans ma chambre. Le temps de changer de linge et ce sera l’heure de déjeuner.

Pendant que Coplan procédait à sa toilette et enfilait un autre complet, Trévoux l’interpella :

— Ce Joe Bingham dont vous avez parlé tout à l’heure devant mes collègues, quel est son rôle ?

— Pour l’instant, celui d’un détenu… II est bouclé chez Nolin, avec la fille chez qui Morini et Launay ont établi leurs quartiers. En temps normal, il était, si vous voulez, le chef du commando de séduction chargé de gagner la sympathie de quelques personnages visés par le réseau. C’est un individu sans envergure, un simple exécutant, mais qui a été enrôlé parce qu’il était un militant de gauche. D’où je déduis que toute l’organisation est d’inspiration soviétique.

Une mimique de perplexité fit paraître Trévoux plus maigre encore.

— On les retrouve partout, ces Russes, remarqua-t-il. De la Patagonie au Grand Nord et du Vietnam à Cuba. On ne peut pas dire qu’ils manquent d’initiative.

— Ni de dynamisme, renchérit Francis en revenant de la salle de bains. On s’épuise à les contrer et ils n’arrêtent pas de marquer des points. Enfin, notre métier nous commande d’agir et non de dialoguer sur l’avenir de la planète.

Les deux hommes ne sortirent de table que vers 2 heures. Comme prévu, Coplan ressentit alors un sérieux coup de pompe ; trois tasses de café noir et l’évocation des tâches à remplir l’aidèrent à surmonter son envie de faire une sieste.

Consultant son calepin, il déclara :

— Voyons la première de ces dames… Nancy Moutiers, Côte Sainte-Catherine 9464. On y va ?

Trévoux éteignit sa cigarette dans le cendrier, fit un signe approbateur tout en se levant.

Ils rejoignirent la Chevrolet, prirent le chemin de l’habitation de l’intéressée. En cours de route, Coplan fit observer :

— Si je vous ai pris avec moi, ce n’est pas tellement pour que nous soyons en force, mais surtout parce que ma tête me dénonce au premier abord. Toute cette clique de Montréal à mon signalement, et je suis persuadé qu’on détaille le visiteur avant de lui ouvrir. J’en ai eu la démonstration.

— Quel prétexte vais-je invoquer pour m’introduire ? demanda Trévoux.

— Faites-le à l’influence… Vous venez la voir pour une question fiscale : c’est un bon truc, personne n’est jamais en règle. Aussitôt dans la place, vous maîtrisez la fille et je vous rejoins à trois minutes d’intervalle.

— O.K. ! approuva l’ex-agent de la D.S.T. sans sourciller.

Quand ils furent à proximité de la demeure – un bungalow anonyme pareil aux milliers

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